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L’INSALUBRITE DES BORDS DU VAR, SOURCE DE DIVERSES MALADIES
L’estuaire marécageux du Var a été de tout temps un site insalubre. Le quartier des Paluds rappelle cette ancienne menace permanente.
Dans un rapport de 1862, le médecin chef du Conseil Général signale :« Au mois de mai 1862, six cas de suette miliaire se sont déclarés en quelques jours au quartier de Bellet inférieur, commune de Nice. Il n'y a pas eu de décès. Mais à l'Ouest, sur la rive droite s'exécutent en ce moment les travaux d'endiguement du Var, donnant lieu à toutes sortes d'exhalaisons miasmatiques. C'est à ce foyer d'infection qu'il faut nécessairement rapporter les suettes miliaires, les fièvres typhoïdes, les fièvres intermittentes, maladies engendrées par les émanations délétères qui s'échappent des eaux putrides et stagnantes, ainsi que des terrains fangeux mis à découvert.
Cette appréciation des causes morbides se confirme par l'observation que le bourg de St-Martin du Var a été soumis aux mêmes calamités.
Aux bords du Var, on constate encore tous les jours des fièvres intermittentes et des accidents typhiques qui paraissent devoir se maintenir à l'état endémique faute d'endiguement. »
Le médecin fait le tableau de l'état de santé du département et souligne les fièvres qui sévissent dans les Alpes-Maritimes. c'est-à-dire la malaria dans la plaine du Var ou paludisme.
La typhoïde fait partie des maladies étroitement liées à l'hygiène.
La contamination se fait par ingestion d'eau souillée ou plus fréquemment d'aliments pollués. Dans le passé, certains sont signalés dans les villages du bord du Var dont Saint Laurent.
Les symptômes sont après une période d'incubation les fièvres, diarrhées, vomissements. C'est pourquoi souvent les textes anciens font état des fièvres nombreuses, surtout dans les zones où l'eau stagnante était bue par les habitants.
Le choléra apparaît en 1835 à Nice, où deux personnes occupées au nettoyage du port en meurent le 23 juin. Le magistrat de santé exclut qu'il y ait eu contagion avec deux navires en quarantaine et préfère parler des "miasmes" qui se sont propagées vers le bagne de Villefranche (un des morts était un forçat).
Au début du mois de juillet les forçats sont transférés au lazaret où l'on relève 110 cas sur 600 personnes et 62 décès, dont 48 forçats. A Nice entre juillet et septembre il y eut 401 décès.
Ces chiffres sont peu élevés pour la population de Nice (26.000 habitants) mais concentrés sur une faible durée, ( 1835-1838 ) ce qui frappe l'esprit des habitants.
En France, du fait de l'importance de l'épidémie, un cordon sanitaire a été établi dès 1834 à Saint Laurent. C'est ce qui arrêta lord Brougham qui désirait venir à Nice, lui fit rebrousser chemin jusqu'à un petit village de pécheurs, Cannes, qui le séduisit.
Il y attirera toute l’aristocratie européenne.